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 never forgive, never forget - alex

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« June Stanford »

admin ✿ you can't break a broken heart

June Stanford

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à San Diego depuis : 10/06/2010
Emploi/Situation : Etudes d'Espagnol.

never forgive, never forget - alex _
MessageSujet: never forgive, never forget - alex   never forgive, never forget - alex EmptyVen 22 Oct - 16:27

never forgive, never forget - alex Sansti10
Never forgive,
Never forget.


    Son iPhone aux oreilles, écoutant sa chanson préférée depuis presque un an maintenant, June marchait d’un bon pas en direction de son café favoris depuis toujours, le Scar’s.
    La propriétaire lui avait fait promettre de venir lui raconter son voyage au plus vite, et ce vendredi après-midi semblait être un moment idéal. April était avec Nathan, Matt ne répondait pas à ses appels (le bougre), son père travaillait et son frère était de sortie.

    La fin des vacances d’été approchaient à grand pas, et par là même, la rentrée. Cela ne lui posait pas vraiment de problème dans la mesure où ses études la passionnaient réellement ; parler espagnol était une sorte de deuxième nature chez elle. Visiblement, ce n’était pas le cas de tout le monde, pensa-t-elle en lisant le SMS que venait de lui envoyer sa correspondante, qui se plaignait de tout et de rien. Elle ne prit pas la peine de répondre, car si la petite française avait les moyens de payer un forfait international pour son portable, ce n’était pas le cas de tout le monde.

    La chanson prit fin, et June se contenta de la remettre au début pour la réécouter encore. Depuis qu’Alexander avait mis fin à leur relation, elle se reconnaissait parfaitement dans les paroles de cette chanson. D’ailleurs, elle se hâta de chasser ces pensées-là de son esprit, penser cette histoire, vieille d’un an à présent, était loin de lui être favorable.
    C’était tabou, à présent. Elle ne voulait plus se faire de mal pour quelqu’un qui n’avait pas même eu le cran de lui avouer en face qu’il ne l’aimait plus. Car c’était la seule explication plausible à leur rupture si… Bâclée. Même après une année passée loin de lui, loin de San Diego, tout ceci avait un goût d’inachevé. Et au plus profond d’elle-même, elle savait pertinemment que si elle ne se faisait pas violence pour avoir une explication claire avec Alex, elle ne pourrait pas aller de l’avant.

    Elle poussa la porte vitrée du café le plus chaleureux de la ville. Le petite blondinette s’arrêta un instant pour discuter avec l’un de ses anciens camarades de lycée, prenant de ses nouvelles, s’esquissant de son état et de son actuel job, le tout sans se départir d’un joli sourire amical.
    Elle finit par lui souhaiter une bonne journée, et s’installa sur l’une des chaises hautes du bar.

    Scarlett sortit de l’arrière restaurant.
    « Hey Junie! How are you today? » lança-t-elle en s’approchant du comptoir, les bras chargés d’un plateau de muffins sortis du four.

    L’odeur vint titiller les narines de la jeune étudiante qui sentit son estomac remuer. Résister à ces pâtisseries était une véritable torture. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, elle avait abandonné son idée de régime post-voyage au Mexique (tout comme, l’été précédent, elle avait vite laissé tomber celle d’un régime pré-voyage).

    « I’m okay, thanks. And you? Aren’t you tired to work all week long? » s’enquit-elle, en se penchant pour attraper l’un des muffins au chocolat qu’elle mettait en présentation, par pur sadisme envers les clients, d’après Junie. Scar’ se contenta de sourire pour toute réponse. Cet endroit, avec son fils, était toute sa vie, et cela se voyait dans sa façon de s’occuper de n’importe quel client, connu ou non.

    « You want a coffee? » June hocha la tête.
    « With milk, please Scar. »

    La jeune femme l’observa s’activer avec plaisir tout en grignotant son gâteau, cela lui occupait l’esprit. Depuis son retour, elle ne cessait d’avoir peur de tomber sur Alex, en ville, par hasard. April et Matt lui avaient appris qu’il s’était envolé pour un pensionnat à New York à peine une semaine après son départ pour Ensenada. Le fait qu’il quitte lui aussi la ville avait terni ses premiers temps au Mexique, rendant son départ plus ou moins inutile, mais il était vite apparu qu’elle avait vraiment besoin de ce changement d’air.

    Aussi, grâce aux informations qu’April tirait innocemment de Nathan, June savait aussi qu’il était rentré à San Diego. Vous parlez d’une aubaine ! Elle n’arrivait pas à savoir ce qui serait le mieux : qu’elle le croise un jour, comme ça, ou bien qu’ils se retrouvent à une soirée, tous les deux.
    Et par « le mieux », comprenez « le moins pire, le moins embarrassant, le moins dur ».

    « Here you go, sweetie. » June lui sourit, reconnaissante. Venir ici était un peu pour elle l’équivalent d’aller retrouver sa maman, autour de sucrerie tout juste préparées ensemble. A la différence qu’elle n’était pas chez elle, et que Scarlett n’était pas sa mère. Cependant, ayant grandi uniquement avec son père, June avait parfois besoin de moment comme celui-ci.

    L’endroit était raisonnablement plein, et l’employée de Scarlett, qui était accessoirement la meilleure amie d’Alexander, s’occupait des quelques clients demandeurs alors que la patronne se penchait vers l’aîné Stanford.

    « So, now, tell me. How was Mexico? Did you find a boyfriend? »

    June sourit à ses questions, qu’elle posait sur le ton de la confidence.
    « It was great, really. I was amazed by their culture, and… They live in a complete different way, it’s awesome. As for boys, no… I mean, I met some, but I could bring myself to date them, knowing that I still had feelings for… »

    Elle ne put finir sa phrase que Scar l’interrompait bruyamment.
    « Oh, Alexander, hi! » s’écria-t-elle, visiblement mal à l’aise. Elle ne savait pas vraiment quoi faire, partagée entre l’idée que le moment qui allait suivre serait très certainement plus qu’étrange et celle qu’il faudrait bien qu’ils discutent un jour ou l’autre.

    Elle vit le visage de June se décomposer, passer du blanc au rouge puis au vert, et imaginait sans peine son cœur s’emballant dans sa poitrine.
    Et elle qui pensait avoir une semaine, peut-être même un mois de répit, avant de devoir faire face à cette situation ! June sut à l’instant même où Scarlett s’exprimait qu’il l’avait vue, elle sentait son regard lui brûler le dos. Lentement, elle se tourna sur sa chaise pour lui faire face…


words. 1020


Dernière édition par June Stanford le Ven 5 Nov - 12:56, édité 1 fois
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« Alexander S. Deschanel »

alex ♣ will you ever forgive me ?

Alexander S. Deschanel

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never forgive, never forget - alex _
MessageSujet: Re: never forgive, never forget - alex   never forgive, never forget - alex EmptyDim 24 Oct - 18:20

J’avais ouvert les yeux malgré moi ce matin. Ce traître de soleil matinal m’avait réveillé, car les rideaux de ma chambre chez mes parents n’étaient pas totalement opaques, ainsi les rayons de l’astre avaient complètement filtré dans ma chambre, venant perturber mon sommeil. Ma montre, que j’avais laissée sur la table de chevet, m’indiquait qu’il était neuf heures et demie du matin. Quelle poisse ! Réveillé si tôt alors qu’aujourd’hui était un des derniers jours de vacances qu’il me restait.. Je me levai donc à contrecœur, et filai prendre une douche, certainement la solution la plus efficace pour me tirer enfin de mon demi-sommeil – il fallait l’avouer, me lever le matin, à fortiori si c’était tôt comme aujourd’hui, m’était toujours très difficile. Cela faisait maintenant un mois que j’avais réélu domicile à la villa Deschanel – comprenez donc un mois que j’avais quitté New York – et le dieu de la flemme m’ayant contrôlé jusqu’alors, je n’étais jamais sorti de mon lit avant midi. Après avoir terminé, et enfilé un jean usé, un simple tee-shirt et une chemise à carreaux par-dessus, je me décidai à partir – non, je ne faisais absolument aucun effort vestimentaire. Un, cela énervait mon père que je puisse sortir débraillé, et deux, les seules personnes que j’avait eu l’occasion de croiser étaient mes deux meilleurs amis, Nathan et Alicia, alors je ne voyais pas l’intérêt d’enfiler un costume trois pièces (à moins d’avoir envie de ressembler à un crétin, surtout par 35° dans la journée). J’avais promis à Alicia de passer la voir au Scar’s ce matin – enfin du moins « quand je serais réveillé » lui avais-je dit. Je fis tout de même un rapide passage par la cuisine, ne me doutant pas que ma douce mère s’y trouverait encore. La voyant assise sur l’un des tabourets hauts installés autour de l’ilot, je lui fis une bise sur le front en me dirigeant vers le réfrigérateur. J’attrapai une bière et m’adossai contre le plan de travail. Je savais pertinemment que ma mère m’avait vu, mais elle s’était accoutumée à mes habitudes « alimentaires » dès le matin.

« Isn’t it too early, honey ? » s’enquit-elle cependant, connaissant déjà ma réponse, j’en étais certain.
« Never too early, mum’. » répondis-je avec un rictus qui exprimait clairement à quel point je me souciais des effets que l’alcool pouvait bien avoir sur mon pauvre organisme – bien maltraité depuis mon arrivée à New York, un an plus tôt.

Je décidai de ne pas infliger ce spectacle à ma mère et pris la direction de l’entrée, prenant soin de caler une cigarette au coin de ma bouche avant de franchir la porte, ma petite bouteille à la main. J’avais quand même jeté un coup d’œil à la photo que j’avais accrochée sur le frigo avant de quitter la maison, mais j’avais détourné bien vite les yeux. Je m’étais pourtant promis de me débarrasser de tous ces vieux souvenirs, mais c’était plus fort que moi, je n’y arrivais pas ; et ma mère avait sans doute voulu garder ce vieux cliché affiché là malgré mon absence – elle avait toujours dit adorer cette photo.

L’un des avantages d’être revenu à San Diego était que j’avais – enfin – récupéré mon 4x4. Il était évident qu’à New York je n’aurais eu aucune utilité de l’engin, préférant prendre des taxis pour sillonner la ville. Je m’installai au volant, allumai l’auto radio et baissai la vitre pour laisser s’échapper la fumée de ma cigarette.

Je ne mettais pas bien longtemps pour rejoindre le Scar’s, il n’était qu’à une vingtaine de minutes en voiture du quartier résidentiel où je vivais. Je m’étais garé sur un petit parking non loin de l’établissement – je n’avais jamais aimé me garer juste devant, vieille habitude dira-t-on.. J’ai marché jusqu’au café, me réjouissant d’aller rejoindre ma meilleure amie qui avait été d’un soutien permanent pendant mon exil à Manhattan.
J’ai poussé la porte et ai mis un pied à l’intérieur, avant de sentir mon estomac – ainsi que tout l’alcool qu’il contenait – se retourner. Scarlett, la gérante que tout le monde en ville appréciait, m’avait salué si fort que toutes les personnes présentes savaient à présent comment je m’appelais. J’en fus un peu déconcerté, mais pas autant que par la silhouette à la chevelure blonde installée au bar qui me tournait le dos. Je n’ai réussi à en détourner les yeux que quelques secondes pour chercher Alicia du regard, elle qui s’occupait de clients à l’autre bout de la salle. Elle eut l’air de m’appuyer par son signe de la tête encourageant. Je déglutis difficilement, me décidant quand même à avancer d’un pas pour pouvoir laisser la porte se refermer derrière moi. Je l’avoue, je me suis demandé si j’aurais – trop – eu l’air d’un crétin si j’étais reparti aussitôt dans l’autre sens. Sans doute. Rassemblant tout mon courage – qui avait momentanément disparu lorsque j’avais reconnu June – je m’avançai jusqu’au comptoir, tirant le tabouret à côté de celui de la jolie blonde – qui, entre nous soit dit, était encore plus belle que dans mes souvenirs – pour m’y asseoir en tentant d’afficher un air confiant et nonchalant. J’en avais profité pour saluer Scarlett et lui demander comment elle se portait.

Les mots ne venaient pas. Je n’avais aucune idée de ce que j’aurais pu dire après un an d’absence qui ne m’aurait pas valu une gifle méritée. Je me contentais l’espace d’un instant de m’adresser à Alicia, qui était revenue du côté du comptoir.

« How are you Ally ? How ‘bout serving your best friend a very strong coffee sweetie ? » lui avais-je demandé. Elle arqua un sourcil, me laissant deviner qu’elle trépignait de voir comment j’allais m’en sortir..
Une fois servi, je commençai à siroter mon café en tournant les yeux – l’air de rien – vers June qui n’avait toujours rien dit. Je ne savais réellement pas quoi dire. Je me contentai donc des basiques..

« Hey.. » lui dis-je en tentant pour la première fois de la regarder dans les yeux. Je savais d’ores et déjà que c’était inapproprié, mais je ne savais pas quoi dire d’autre pour crever l’abcès.. « W..What’s up Junie ? » tentais-je avec un sourire hésitant. Je ne m’étais jamais senti aussi mal à l’aise qu’en cet instant...


[Bon, j'ai tenté les dialogues en anglais, c'est pas du grand discours mais on a fait c'qu'on a pu hein xD]
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« June Stanford »

admin ✿ you can't break a broken heart

June Stanford

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never forgive, never forget - alex _
MessageSujet: Re: never forgive, never forget - alex   never forgive, never forget - alex EmptyLun 25 Oct - 16:46

Si je vous parle d’un film, un mauvais film des années 90/2000, vous visualisez ? Le genre de scène où tout se déroule au ralenti, probablement parce que le réalisateur pensait rendre l’instant plus dramatique ? Eh bien lorsque j’ai posé mes yeux sur Alexander, j’ai eu l’impression de me retrouver personnage principal d’un de ces films. Je l’ai suivi du regard, alors que lui semblait tout faire pour m’ignorer royalement. L’espace d’une minute, je me suis même demandé s’il n’allait pas faire comme si l’on ne se connaissait pas.

Finalement, il a pris place près de moi. A peine trente centimètres nous séparaient, et déjà son odeur si caractéristique – mélange de tabac et de parfum – venait me chatouiller les narines. Je me sentais absolument déconnectée de la réalité. J’avais à peine conscience de mon corps, et encore moins de ce qui nous entourait. Je savais que je devais avoir l’air d’une folle, il allait très certainement prendre peur, mais je n’arrivais pas à me résoudre à baisser le regard, d’autant plus que de son côté, Alex se contentait de discuter avec Alicia – conversation dont le sens m’échappa d’ailleurs totalement.

J’aurais voulu me ressaisir. Retrouver une certaine contenance. Mais la vision directe de celui que j’avais aimé plus que tout ou presque pendant deux années entières me perturbait au-delà de ce que j’avais imaginé. Et Dieu sait que je l’avais imaginée, cette scène, des centaines et des centaines de fois, pendant mes soirées de blues, à Ensenada. J’avais cru passer au peigne fin tous les scénarios possibles et imaginables, mais évidemment, ça n’était ni à une soirée, ni à la plage, ni en faisant les magasins, ni en sortant les poubelles que je me retrouvais face à lui pour la première fois depuis un an. Au Scar’s. Au café. Un simple petit café innocent, et il fallait qu’il débarque.

Remarque, j’avais été stupide ! Pourquoi choisir un jour de service d’Alicia ? Encore un coup de mon « moi » refoulé, de mon inconscient qui se croit plus malin que moi, à me jouer des tours aussi vicieux.

Ses yeux (oscillant toujours entre le vert et le noisette) posés sur moi, je me sentais totalement nue. Il avait eu, jadis, le pouvoir de me faire scintiller – du coup, c’est ce que mon père disait, pour me faire rougir – mais aujourd’hui, il me semblait que sa façon de me regarder avait radicalement changé. Il me semblait lointain, intouchable. Différent.

Mais j’avais probablement changé, moi aussi, en un an. Ma peau qui avait toujours été plutôt claire s’était teintée de quelques taches de rousseur sous le soleil mexicain, mais déjà elles s’estompaient. Mes cheveux étaient également plus longs. J’étais aussi plus sûre de moi. Enfin, d’ordinaire. Je me demandais encore à cet instant si je pourrais enfin ouvrir la bouche ou non.

Il me devança. « Hey... W...What’s up Junie? »

Je l’observais toujours, mais sa voix me ramena brutalement à la réalité. Une douleur me transperça l’estomac et je dû lutter pour que les larmes qui me montaient aux yeux restent invisible. Tout en priant pour qu’il n’ait pas remarqué le frisson qui me parcourrait. Mais je ne m’étonnais pas outre mesure, je savais que le voir me ferait mal. Mon cœur se serrait lorsqu’on évoquait simplement son nom, voir une photo de lui me faisait toujours autant souffrir, alors le voir, le parler, le sentir, l’entendre m’appeler par mon surnom… Autant de choses qui pouvaient me rendre de folle.

Et sa voix ! Ce ton hésitant, doux… Presque tendre ! J’étais tout simplement pétrifiée sur place. Devais-je lui sourire en retour ? Répondre tranquillement, comme si de rien n’était ? Ou bien m’offusquer, qu’il ose m’aborder de la sorte, avec tant de familiarité, après tout le temps qui s’était écoulé sans nouvelle de lui ?
Je sentais qu’il me fallait répondre. N’importe quoi, mais répondre. Il avait l’air plus que mal à l’aise, et mon for intérieur me criait de partir, et sur le champ.

Si seulement mon cerveau avait été de son avis, tout aurait été beaucoup plus simple.

    « I love you. I missed you so much. » Mon regard perdu dans le sien, je me levais et m’approchais pour enfin me mettre sur la pointe des pieds et l’embrasser avec tendresse, comme si la pièce était vide, comme si personne ne nous regardait, comme si l’on se retrouvait enfin, vraiment.


… Bien trop gnan-gnan. Et puis, il ne m’aimait plus, je ne tenais pas à essuyer une nouvelle humiliation publique. Je devais lui faire croire savoir que je l’avais oublié. Que, comme lui visiblement, j’étais passée à autre chose et prête à aller de l’avant, à construire une relation amicale…

Sauf que c’était loin d’être le cas. L’ignorer, pourquoi pas, ça aurait été le moins compliqué, mais en faire mon ami me paraissait impossible – bien que cela aurait été un bon moyen pour moi de savoir si oui ou non il m’avait oublié.

    « What’s up? Really? WHAT’S UP? You dumped me with no explanation, you ignored me a whole year, and the first thing you’re asking is “What’s up?”? You’ve got to be kidding me, right? You just can’t play with my feelings, Alex, ok? » fis-je avec ferveur, en me levant d’un coup sec. Je le giflais de toutes mes forces, afin d'extérioriser au mieux la rancœur qui me bouffait, avant de partir d’un pas énergique et décidé vers la sortie.


… Trop violent, sans doute. Surtout le passage de la gifle. Quoiqu’il l’aurait méritée, pour bien des raisons. En fait, il aurait mérité que je le roue de coups. Mais je n’aurais pas pu m’y résoudre. J’aurais forcément craqué pour le prendre dans mes bras. Et ni lui ni moi ne voulions cela, n’est-ce pas ? Et puis, me donner en spectacle n’était pas vraiment une passion. Je sentais d’ailleurs les regards de Scarlett et Alicia posés sur nous. Sans doute se préparaient-elles à m’empêcher de le tuer ? Who knows…

« Hum, well… Nothing. » puis-je enfin articulé, après un instant de silence qui me parut durer une éternité.

Je me sentais tellement mal que j’avais l’impression que j’allais régurgiter mon petit-déjeuner. « Just came back a few days ago... And ya? »

Je bus distraitement une gorgée de mon café, comme si la situation était on ne peut plus naturelle. Mon ton se voulait neutre, et je tentais de prendre un air détaché, mais j’avais l’impression d’être cassante, froide… Ce n’était certainement pas cette facette de moi qu’Alex connaissait, mais c’était le mieux que je puisse faire pour un premier (re)contact pour le moins inattendu…

(HJ - N'importe quoi, c'est très bien. (: J'suis un peu partie en live dans ma réponse, par contre, tu m'en veux pas? x) *sort*)

words 1100.


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« Alexander S. Deschanel »

alex ♣ will you ever forgive me ?

Alexander S. Deschanel

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MessageSujet: Re: never forgive, never forget - alex   never forgive, never forget - alex EmptyJeu 4 Nov - 0:21

La tension dans l’atmosphère du petit café de Scarlett Bergmann était palpable. June, moi, assis là visiblement comme si de rien n’était, comme si rien n’avait changé – je dis bien, visiblement. Parce que dans les faits, quelque chose avait été brisé. Un an s’était écoulé depuis la dernière fois que je l’avais vue. Une longue année, près de quatre mille kilomètres de distance, et surtout des non-dits. Des tas de choses non avouées, voilà ce qui nous avait mené là où nous en étions aujourd’hui.

Alicia m’avait gracieusement servi mon café – j’en aurais besoin, je le sentais – et m’avait fait comprendre par sa mimique quelque chose du genre.. « ha ha, débrouille toi ! ». Caractéristique de ma meilleure amie qui ne manquait jamais une occasion de me bâcher. Ne sachant que trop faire de mes mains, perché sur mon tabouret, je me contentais de siroter mon café, avant de tenter de briser la glace. Après tout, j’étais de retour à présent, et nous allions bien finir par nous croiser tôt ou tard. Bon, d’accord, à cet instant j’aurais préféré que ce fut plutôt tard, mais le destin en avait manifestement décidé autrement. Maudis karma !
Je réussis à lui demander comment elle allait, ce qu’il y avait de nouveau dans sa vie. J’avais réussi à la regarder dans les yeux. Je fus déçu –non pas que je ne m’en doutais pas, bien sur – mais je ne retrouvai pas ce que j’avais l’habitude de voir dans ses yeux quand je la regardais, autrefois ; cette petite étincelle, qui brillait également dans mes propres yeux quand je les posais sur elle – mais qui, depuis un an, s’était plutôt transformée en pincement au cœur. Non, je ne voyais plus ça dans ses yeux. Je crois que mes yeux à moi laissaient transparaître les regrets que j’éprouvais, ma tristesse aussi, que je traînais depuis un an comme une ombre bien que je m’efforçais de la cacher. Mon estomac se noua quand je m’en rendis compte, avant de grimacer une sorte de sourire pour accompagner ma question. J’étais mal à l’aise, comme toujours, comme avant je me sentais complètement désarmé face à elle.

J’eus l’impression de lâcher une bombe avec ma question idiote. Un an de silence radio et tout ce que je trouvais à lui demander en premier lieu c’était « Alors, quoi de neuf dans ta vie ? ». Quel crétin je faisais ! D’un autre côté, je ne savais tellement pas quoi dire que je trouvais ma question totalement extraordinaire. Malheureusement, et même si j’avais l’impression d’avoir eu un éclair de génie, June était toujours assise à côté de moi, et bien que les pensées se bousculaient dans ma tête, je ne pouvais pas détacher mes yeux de la jeune femme. Et ses yeux qui avaient eu jadis le pouvoir de lire en moi comme dans un livre me transperçaient de leur bleu azur. Durant un an, je n’avais espéré qu’une chose : revenir en arrière, tout effacer, que tout redevienne comme avant. Et aujourd’hui elle était là, à côté de moi, et je n’étais qu’un crétin qui ne savait pas quoi dire.

Au bout d’un moment qui me parut une éternité – vraiment, j’eus l’impression que ce silence durait des années, et sentir le regard d’Alicia de loin n’arrangeait pas les choses – elle me répondit enfin. Etrangement, ce n’était pas ce à quoi je m’attendais. Enfin, je ne suis pas certain de ce que j’attendais en réalité ; j’avais imaginé nos retrouvailles maintes fois, mais jamais dans ma tête ça n’avait ressemblé à ça.

« Hum, well... Nothing. » lâcha-t-elle nonchalamment. Rien ? Rien n’avait changé en un an de sa vie, un an pendant lequel nous avions été séparés ? Je ne répondis pas, attendant qu’elle termine ce qu’elle souhaitait dire. « Just came back a few days ago... And ya ? » termina-t-elle avant de porter de nouveau son gobelet de café à ses lèvres.

Elle était donc revenue il y a peu de temps. Comme moi, finalement. Comme les coïncidences sont bien faites, pensais-je ironiquement. J’avais évidemment su qu’elle était partie pour le Mexique peu après mon départ de San Diego grâce à Nathan, qui était ma source d’informations puisqu’il sortait avec la meilleure amie de June. D’ailleurs, Alicia et Nathan étaient bien mes seuls liens avec mon ancienne vie durant tout le temps pendant lequel j’avais habité New York.

Je ne savais pas quoi faire : continuer cette conversation en continuant de prétendre que tout allait bien, que tout était normal, ou me mettre à hurler tellement j’avais attendu et espéré la revoir. Simplement, comment aurais-je pu lui dire sans honte que tout ce qui s’était passé était dû à ma lâcheté face à mon père ? Comment aurais-je pu lui avouer que j’étais parti par peur qu’il ne mette réellement ses menaces à exécution ? Je décidai une fois de plus de choisir la solution qui me paraissait la plus simple. Je me doutais bien qu’un jour nous devrions avoir une conversation qui soulèverait tous nos non-dits, mais pas aujourd’hui, non. Aujourd’hui je voulais simplement profiter de cette petite satisfaction que j’avais, d’être enfin près d’elle après un an d’attente, bien que je savais qu’elle devait probablement me détester à présent.

« Well, I hate New York for good. » Je repensais à cette année que je venais de passer là bas, le froid, la pluie, la fac où je ne m’étais pas plu, les gens que je n’avais pas apprécié.. Je ne voyais pas grand-chose à ajouter, cela résumait très bien mon séjour. Je me fermai donc un peu, comme j’avais l’habitude de le faire lorsque quelque chose me contrariait – et June le savait pertinemment, pour m’avoir pratiqué pendant plusieurs années.
« So.. How was Ensenada ? » repris-je, en faisant tournoyer le café dans mon gobelet, chose qui me fit enfin détourner mes yeux des siens, ce que j’avais assez de mal à faire depuis quelques minutes. Encore une fois, je connaissais l’endroit exact où elle était partie grâce à Nathan – d’ailleurs la jeune femme ne devait pas être au courant que tant d’informations à son sujet circulaient comme ça, et à fortiori que j’obligeais mon meilleur ami à me faire un rapport chaque semaine de ce qu’il savait et apprenait au fur et à mesure que le temps passait.

La suite de ce que j’allais dire m’échappa quelque peu. A dire vrai, je n’avais pas vraiment prévu de lâcher ça comme ça, mais cela me démangeait et je crois bien que ma bouche n’a pas réellement laissé le choix à mon cerveau quand elle a lancé « Did you find new friends... I don’t know, maybe a new.. boyfriend ? ». J’avais dit cela avec hésitation, bien que je brûlais de connaître la réponse, car évidemment Nathan ne savait rien à ce sujet là. Je soupçonnais d’ailleurs April d’en être responsable et de filtrer volontairement les informations qu’elle voulait bien lui donner. Je regardais à présent au plafond, tentant maladroitement de faire passer ma question pour un simple morceau très banal de notre conversation, malgré le fait que dans ma tête c’eut été bien moins innocent..
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June Stanford

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MessageSujet: Re: never forgive, never forget - alex   never forgive, never forget - alex EmptyVen 5 Nov - 12:51



we're fire & rain, you can drive me insane

    La conversation était d’une banalité profonde, c’en était triste à en pleurer. Comment vas-tu ? Quoi de neuf ? Qu’as-tu fais de tes vacances ? On aurait dit deux personnes qui se connaissaient à peine, visiblement mal à l’aise de se retrouver « en tête à tête ».
    Tantôt la blondinette se rongeait nerveusement les ongles, tantôt elle tripotait une mèche de ses cheveux blonds qui s’était échappé de son semblant de chignon. Elle avait la sensation fort désagréable que ses organes internes s’étaient liquéfiés à la présence d’Alexander.

    Evitant au maximum le regard envoutant du jeune homme, June fit mine de se passionner pour une marque d’usure du comptoir qu’elle gratouillait avec insistance. Mais dès que son regard croisait les pupilles profonde de son ancien ami/amant/amour, elle ne pouvait s’en détacher que par un incroyable effort de volonté (et aussi parce que cela lui coupait littéralement le souffle tant elle en oubliait de respirer). Elle se souvenait pouvoir passer des heures à l’observer du coin de l’œil à l’époque où ils sortaient ensemble. Le regarder couper des légumes ou suivre un match de foot à la télévision ne lui posait aucun problème, bien au contraire. Jusqu’à ce qu’il s’en rende compte, rougisse et lui prie d’arrêter…

    Une époque bel et bien révolue.

    Alicia servit un café à Alex et échangea un regard appuyé avec le jeune homme que June ne réussit pas à déchiffrer. Elle fit comme si elle ne l’avait pas vue – chose que les deux jeunes femmes faisaient depuis la rupture du couple.

    Le cœur gros, elle ne put s’empêcher de remarquer qu’il semblait plus sombre qu’il ne l’avait jamais été. Il avait perdu de son éclat, tout comme elle certainement. Mais elle ne put se résoudre à penser que cela ait un quelconque rapport avec elle. Sûrement une conquête qu’il avait laissée à New York, ou encore le retour au pays un peu dépaysant.

    La question était majoritairement rhétorique. Que pourrait-il lui apprendre de plus que ce qu’elle avait réussi à glaner au fil de l’année, par Facebook et April ? Surtout Facebook, car April refusait la plupart du temps de répondre à ses questions concernant Alex, en lui intimant de passer à autre chose. La bougresse.
    Le site social ne lui avait pas appris grand-chose, cependant. Il avait beaucoup de nouveaux amis, était marqué sur quelques photos des soirées étudiantes – bien que souvent seul ou accompagné d’une certaine « Dana » (que June trouvait laide et haïssait par-dessus tout, même sans la connaître – et postait des statuts insignifiants de temps en temps. Rien de bien transcendant, en somme. Au grand damne de Junie, rongée par la curiosité et dévorée par la possessivité, même à Ensenada.

    « Well, I hate New York for good. » répondit-il simplement.

    Alexander clamait fièrement être un californien, un vrai. June le savait. Tout comme elle reconnaissait le voile qui tomba sur ses yeux alors qu’il semblait se remémorer son année. Cela avait-il été si dur ?

    « Really? I heard it was nice to live there… » fit-elle en faisant celle qui ne comprend pas. « Didn’t you enjoy their way of life? I mean, it has to be so much more active than here! »

    Il enchaîna sur son année à elle, et elle décida de se montrer un peu plus enthousiaste que lui – bien qu’elle ne comprit pas vraiment comment il avait pu être au courant de sa destination (avant de penser à Facebook, il avait dû se montrer un minimum curieux, lui aussi, après tout).

    « God, it was amazing! Hispanics are way cooler than Americans! » Lança-t-elle avec un sourire qu’elle voulait équivoque, priant pour qu’Alexander comprenne où elle voulait en venir. Le rendre jaloux ? Elle se trouva pitoyable immédiatement après. Il lui faisait vraiment faire des choses insensées…

    « Did you find new friends... I don’t know, maybe a new... boyfriend? » fit-il avec une certaine hésitation et son regard brûlant posé sur elle.

    June ouvrit de grands yeux à sa question. C’était tellement peu délicat qu’elle se demanda un instant si elle avait bien entendu. Alexander était un gentleman, et manquait rarement de tact. Du moins, c’était le cas dans son souvenir.

    Une fois le choc passée, elle se força afficha un sourire sur ses lèvres et répondit vaguement « Haha, God only knows. » Il était hors de question qu’il en apprenne plus sur elle qu’elle sur lui, non mais !


words 760.
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« Alexander S. Deschanel »

alex ♣ will you ever forgive me ?

Alexander S. Deschanel

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never forgive, never forget - alex _
MessageSujet: Re: never forgive, never forget - alex   never forgive, never forget - alex EmptyMer 24 Nov - 0:26

Je me montais très certainement la tête tout seul, mais j’avais la désagréable impression que June cherchait à m’éviter. D’un côté, comment pourrais-je l’en blâmer ? De toute évidence, après que je sois parti sans prévenir, il semblait normal qu’elle ne souhaite plus me voir, et j’avais tendance à penser que c’est ce que toute personne saine d’esprit ferait – m’éviter. J’avais en effet une très basse estime de moi-même, depuis que j’étais parti vivre à New York, et une fâcheuse tendance à penser qu’il valait mieux pour les autres ne pas me fréquenter.

Elle ne cessait de faire mine de trouver des distractions, telles que le comptoir du bar, ou encore ses ongles, et je ne pouvais m’empêcher de réaliser que cela m’irritait. J’aurais aimé qu’elle arrête de fuir, de détourner le regard, car j’aurais moi-même voulu plonger mes yeux dans le bleu des siens et lire tout ce que j’avais eu l’habitude d’y voir auparavant. Soupirant, je réalisai que même si j’avais pu le faire, je n’y aurais rien trouvé de ce que j’avais pu connaître, car les choses avaient changé, elles étaient différentes à présent. Je n’avais pu m’empêcher de remarquer comment June ignorait Alicia – je me souvenais qu’elle ne l’avait jamais réellement apprécié, elle avait toujours fait avec lorsque nous étions ensemble, mais j’avais accepté l’idée que les deux jeunes femmes n’aient aucun atome crochu, même si je devais sans arrêt composer entre la fille que j’aimais et ma meilleure amie : nous avions fini par trouver un certain équilibre.

Je lui avais dit que je haïssais New York. Qu’aurais-je pu dire d’autre ? Cette ville avait en quelque sorte été ma prison durant un an, Manhattan avait été témoin de mon exil. Elle avait en quelque sorte causé notre perte, à tous les deux, bien que June ne le savait pas. En fait, la faute revenait à mon père – et à moi, également, mais je préférais tout lui mettre sur le dos, il le méritait après tout – mais étant donné l’ampleur du sacrifice que tout cela m’avait couté, j’estimais que j’avais le droit de détester New York, ses habitants et son climat. Déprimant, moi ? Certains jours, oui, c’était certain. Cette année m’avait définitivement changé, je n’étais plus le même homme qu’avant mon départ – et je n’aimais pas vraiment celui que j’étais devenu, mais qu’importe. « Really? I heard it was nice to live there… Didn’t you enjoy their way of life? I mean, it has to be so much more active than here! » M’avait questionné June, manifestement intriguée par mon rejet de la célèbre ville. « Well, actually I didn’t enjoy anything. Maybe it’s good to live there when it’s up to you, but when you don’t have the choice... » Je m’interrompis, décidant que je ne souhaitais pas qu’elle en sache plus sur ce qui s’était réellement passé, et détournait le regard vers mes genoux.

J’avais préféré la questionner sur ce qu’elle avait fait, ce qui lui était arrivé de bien, au Mexique. Je connaissais depuis bien longtemps son gout prononcé pour la langue espagnol et pour cette culture, ainsi cela ne m’avait même pas étonné lorsque j’avais appris qu’elle était partie pour Ensenada. Elle sembla animée soudainement de bons souvenirs, puisqu’elle m’expliqua à quel point son voyage fut fabuleux, et à quel point les mexicains étaient intéressants. J’avais grimacé malgré moi, espérant immédiatement que cela ne s’était pas vu – et au pire, on aurait pu croire que je faisais la moue à cause de la teneur en caféine de ce qui me servait de petit déjeuner. Elle avait tant éveillé ma curiosité, que je n’avais pu m’empêcher de lui prouver un peu plus à quel point je pouvais être un crétin ; et je lui avais donc demandé sans aucun tact si elle avait trouvé là bas un nouveau petit ami. La réponse à cette question m’intéressait car cela me torturait, de savoir qu’elle avait pu m’oublier – bien que cela aurait été totalement justifié – de savoir qu’elle aurait pu me bannir définitivement de sa vie – bien que je l’aie certainement moi-même fait en partant, un an plus tôt. Je la vis ouvrir de grand yeux ; « Haha, God only knows. » Lâcha-t-elle dans un sourire.

Sa réponse me contraria. Ne pas savoir était la pire des choses. Je pouvais encaisser le fait qu’elle ait décidé de m’oublier, le fait qu’elle ne m’aime plus – ce qui me paraissait la plus cruelle des choses à accepter – tout cela, je pouvais l’accepter, du moins parce que je savais que j’étais responsable de ce gâchis. Cependant, si elle m’avait définitivement rayé de sa vie, et choisi de la continuer aux côtés d’un autre, j’aurais aimé le savoir, simplement pour préserver ma santé mentale et ne pas tourner fou à me torturer l’esprit à cause de cette question..

Ces retrouvailles tant embarrassantes qu’étranges m’avaient perturbé, et je pensai que cela était sans doute suffisant pour le moment. Après tout, la douleur que m’avait laissé notre rupture était toujours bien présente, même après une année entière, et le fait de bavarder de manière si nonchalante avec June me donnait l’impression qu’on s’amusait une fois de plus à infliger toutes sortes de traitements étranges à mon cœur et mon estomac, accentuant la peine que j’avais cherché à dissimuler depuis longtemps. Je lâchai mon café sur le bar, fermai les yeux quelques secondes avant les plonger dans ceux de Junie. « I think I should go now.. » Dis-je en me levant. Etre avec elle, sans pour autant pouvoir l’être comme je l’aurais souhaité – je me comprenais – m’étais réellement insupportable. Je réalisai seulement après tout ce temps que les choses étaient différentes, que quelque chose avait été brisé. Je posai ma main sur son bras, détournant cependant la tête, le regard fuyant vers l’extérieur. « It was nice to see you, Junie.. Have a good day. » Lâchai-je, en commençant à m’éloigner en direction de la porte du café, le cœur gros. Je n’avais pas imaginé que ce serait si difficile de la revoir..

words 1005


Dernière édition par Alexander S. Deschanel le Dim 19 Déc - 20:41, édité 1 fois
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« June Stanford »

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June Stanford

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never forgive, never forget - alex _
MessageSujet: Re: never forgive, never forget - alex   never forgive, never forget - alex EmptyVen 26 Nov - 18:32

    La situation lui paraissait de plus en plus bizarre. Pourquoi semblait-il si mal ? Si torturé ? Son air lui rappelait celui qu’il affichait après un repas avec son père, où il lui avait lâché on ne sait quelles horreurs au visage et que June le ramassait à la petite cuillère. Il n’avait pas le droit d’être comme ça.

    Elle se rendit compte, bien que cela l’horrifiât, qu’elle aurait eu sans doute moins mal si elle l’avait vu heureux. Qu’une autre le fasse vibrer, sourire aurait été dur à accepter, mais au moins elle aurait pu tourner la page, définitivement – ou du moins, essayer. Là, elle n’avait qu’une envie : d’effacer les quelques centimètres qui les séparaient, pour le prendre dans ses bras et l’aider à aller mieux – quel que soit la chose qui le tracasse.

    Cela la fit se sentir encore plus misérable de tenter de le rendre jaloux. Elle n’était qu’une garce. Elle termina rapidement son café. Elle avait besoin de nicotine. Méchante habitude, elle en était consciente, mais cela lui permettait souvent de se calmer et de réfléchir.

    « Well, actually I didn’t enjoy anything. Maybe it’s good to live there when it’s up to you, but when you don’t have the choice... » fit-il, dans l’espoir de se justifier ou de se donner une certaine contenance, peut-être.

    Elle releva brusquement les yeux vers lui. Ce qu’il venait d’insinuer l’avait instantanément tirée de son observation poussée du bar. Pas le choix ? Comment ça, « pas le choix » ? Est-ce qu’il se moquait d’elle ? Le but était-il de la faire douter de tout et de rien ? Elle était persuadée qu’April lui avait dit qu’il avait choisi cette fac parce qu’il s’agissait de la meilleur du pays en ce qui concernait les études de droit. Non ? Elle le dévisageait à présent, avide d’en apprendre plus. Certaines choses qu’il pourrait (enfin) lui dire seraient à même de changer beaucoup de choses. En mieux. Mais il s’obstinait à garder la tête baissée, visiblement tout à la contemplation de ses genoux. Damn it !

    Il grimaçait. L’évocation de soi-disant supers souvenirs de l’année de June à Ensenada lui tira une grimace qu’il s’empressa de cacher. Manque de chance, elle le vit. A deux doigts de l’insulter, de le frapper, en lui intimant d’expliquer ses réactions, la jeune femme se torturait l’esprit à essayer d’y voir une quelconque signification – positive, de préférence.

    Pire, il semblait contrarié. Contrarié par sa non-réponse, par la galipette maligne avec laquelle elle esquivait la question. June avait toujours été douée pour ce genre de chose, rendre les gens fous. C’était une qualité purement sadique qu’elle trouvait souvent bien utile. Comme là, par exemple. Le fait que cela le contrarie était une victoire de plus pour elle. Bien qu’au fond, elle la trouve totalement déplacée. Comment osait-il prétendre (ne serait-ce qu’avec le regard) être contrarié ? Il était le responsable de tout cela, après tout. Il était celui qui avait mis fin à leur histoire.

    Il lâcha son café, et ferma les yeux, comme s’il cherchait au fond de lui-même de quoi garder son calme. Il était vraiment bizarre. Lorsqu’il rouvrit les yeux, ce fut pour les poser sur elle. Tout en se levant, il réagit de la dernière façon que June aurait imaginée. « I think I should go, now. »

    Ces « retrouvailles » inattendues étaient totalement hors de contrôle, rien ne se passait comme cela avait été prévu. Elle avait l’impression qu’elle pouvait éclater en sanglots d’une seconde à l’autre. C’était bien trop dur.

    Sans la regarder, il lui effleura le bras. « It was nice to see you, Junie. Have a good day. »

    Il s’éloigna, et, sans pouvoir s’en empêcher, elle se retourna pour lui suivre des yeux. Il quitta le café sans qu’elle n’ait eu le temps de le retenir. Le retenir pour quoi, de toute façon ? Il lui semblait bel et bien que leur relation se trouvait dans un cul-de-sac. Et un beau.

    La porte vitrée se referma sur lui et elle le vit s’éloigner dans la rue. La fraicheur matinale semblait disparaitre peu à peu sous le soleil californien. Elle reprit conscience, en quelque sorte, lorsqu’il quitta finalement son champ de vision. Ils n’étaient pas seuls, c’est vrai. Le brouhaha du café l’assourdit. Si bien qu’elle termina rapidement la gorgée de son café, et, déposant un billet sur le comptoir, elle se leva et ramassa ses affaires.

    Scarlett l’observait avec un air désolé. « I’m sorry Scar, I gotta go. I’ll come back later, I promise. »

    June échangea un long regard avec Alicia, plein de sous-entendus équivoques, mais ni l’une ni l’autre n’ouvrit la bouche. Elle quitta le Scar’s en sentant le regard des deux femmes lui brûler le dos. Les larmes commencèrent à couler avant même qu’elle ne soit remontée dans sa voiture, qu’elle avait garée quelques rues plus loin.


words. 817.


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